Les patrons allemands affichent leur optimisme
Le baromètre Ifo, qui « mesure » le moral des chefs d’entreprises allemands a atteint, en janvier, son plus haut niveau depuis six mois. L’indicateur s’établit à 106,7 points, contre 105,5 points en décembre, selon les données publiées lundi 26 janvier.
Ce chiffre se situe un peu au-dessus des attentes des analystes interrogés par l’agence Bloomberg News, qui tablaient en moyenne sur une progression à 106,5 points. Il s’agit de la troisième hausse consécutive de cet indicateur. Il faut dire que, dans une zone euro qui broie du noir, où la croissance est en panne, l’économie allemande donne des signes positifs et semble repartie. Elle a fini l’année 2014 sur de meilleurs chiffres que prévu : la croissance a atteint + 1,5 %, au lieu du + 1,2 % prévu, après une médiocre année 2012 (+ 0,4 %) et un exercice 2013 atone (+ 0,1 %).
Les économistes ont toutefois tempéré la lecture de ces chiffres. « L’économie allemande a stagné une bonne partie de l’année 2014. En réalité, c’est le vigoureux démarrage de 2014 qui a conduit à ce bon résultat », fait remarquer Ferdinand Fichtner, de l’institut d’économie de Berlin (DIW).
De fait, la croissance a été de + 0,8 % au premier trimestre de 2014 par rapport au trimestre précédent, nulle au deuxième, de + 0,1 % seulement au troisième et vraisemblablement de 0,25 % au quatrième. Pour autant, le gouvernement allemand devrait annoncer, le 28 janvier, qu’il relève de 1,3 % à 1,5 % ses prévisions de croissance pour 2015. « L’économie allemande démarre bien l’année », a commenté pour sa part, lundi, Hans-Werner Sinn, président de l’institut Ifo.
La composante du baromètre Ifo mesurant l’appréciation par les patrons allemands de la situation actuelle s’améliore, à 111,7 points, contre 109,8 en décembre et celle relative aux attentes à l’égard de la conjoncture progresse à 102,0 points, contre 101,3 le mois dernier.
Néanmoins, pour 2015, la plupart des économistes sont plus optimistes qu’à l’automne. « L’évolution sera plus soutenue en 2015, prévoit M. Fichtner. La consommation surtout devrait tirer la croissance, mais le commerce extérieur et les investissements pourraient repartir aussi. »
Pour lui, tant la baisse du pétrole que le développement de l’emploi profiteront à la croissance. Et même les rachats de dette publique que profiteront à Berlin puisqu’ils vont encore tirer vers le bas les taux d’intérêt à long terme.
Source : Le Monde