Paris et Berlin veulent être un moteur de la transformation numérique en Europe

Posté le 9 Jan 2017

La France et l’Allemagne veulent coopérer davantage pour accélérer la transformation numérique de leurs économies et faire de l’Europe le leader de l’économie numérique. « Nous voulons être les moteurs d’une évolution », a affirmé la chancelière Angela Merkel lors de la 2e Conférence franco-allemande sur le numérique à laquelle elle participait courant décembre à Berlin aux côtés du président François Hollande.

La numérisation, une opportunité pour la croissance

Dans une déclaration conjointe, Paris et Berlin décrivent la numérisation « comme une opportunité extraordinaire pour accroître [la] compétitivité, et garantir ainsi emplois et prospérité ». Ils n’en ignorent toutefois pas non plus « les nombreux défis soulevés par cette transformation ».

Il s’agit ainsi de faciliter une transformation numérique de l’économie et de la société « rapide, efficace mais aussi socialement acceptable », a résumé la chancelière Angela Merkel. Des réponses communes doivent être trouvées « partout où c’est possible ».

Priorités de la coopération

Le ministre allemand de l’Économie, Sigmar Gabriel a recensé quatre domaines particulièrement importants. Il s’agit de l’industrie et de sa compétitivité future, du soutien aux start-up innovantes qui sont la force motrice de la croissance et de l’emploi, de la coopération sur les questions de sécurité, notamment les services de l’informatique en nuage (cloud) essentiels pour les PME et, enfin, de l’interopérabilité et la normalisation à l’échelle européenne et mondiale.

La déclaration conjointe liste plusieurs axes concrets pour renforcer la coopération franco-allemande.

Il s’agit, par exemple, de développer les synergies entre les industries des deux pays, d’accélérer la normalisation à l’échelle européenne, de poursuivre le rapprochement entre l’Alliance pour l’industrie du futur et la plateforme allemande Industrie 4.0, de mettre en place des programmes de recherche communs, de créer, dès 2017, un diplôme commun, de renforcer l’intégration des écosystèmes de start-up des deux pays, d’accélérer la numérisation dans de nombreux domaines (éducation, santé, énergie, transports , administration), de développer la facturation électronique ou encore de promouvoir le logiciel libre.

Nécessaire ambition

L’Europe doit se fixer « des objectifs ambitieux » en matière d’économie numérique, a souligné M Gabriel. C’est maintenant qu’elle doit investir si elle ne veut pas voir le chômage et l’endettement augmenter.

Le ministre allemand et son homologue français, Michel Sapin, ont ainsi annoncé la création d’un fonds d’investissement public et privé d’un volume d’un milliard d’euros. Cette initiative vise à aider les start-up innovantes à se développer, et ainsi à stimuler la croissance.

Marché unique du numérique

Les dirigeants français et allemands appellent également de leurs vœux la réalisation du marché unique européen du numérique. « Nous avons besoin d’une stratégie à moyen et long terme », a souligné François Hollande. C’est là un sujet crucial pour accompagner les entreprises. La question clé est de savoir si l’Europe sera un continent innovant.

Éducation

Angela Merkel, de son côté, a vivement plaidé pour le développement de la formation au numérique. « Il faut, en fait, former toutes les tranches d’âge, et cela commence à l’école », a-t-elle souligné. Car il est d’une « importance existentielle » que les enfants reçoivent dès aujourd’hui la formation dont ils auront besoin demain pour vivre et travailler dans le monde numérique.

Quant à la formation tout au long de la vie, c’est un enjeu essentiel et passionnant, a-t-elle souligné. La question centrale est la suivante : « Comment maintenir la curiosité et l’envie d’apprendre d’une population tout au long de la vie professionnelle ? »

 

Source : allemagne.diplo.de