Macron et Merkel veulent faire redémarrer le « moteur franco-allemand »
Les deux dirigeants ont insisté, vendredi 16 mars à Paris, sur « la responsabilité extrêmement importante » à laquelle font face Paris et Berlin.
La France et l’Allemagne trouveront des convergences pour la réforme de la zone euro d’ici au Conseil européen de la fin du mois de juin, ont assuré le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel, vendredi 16 mars à Paris.
Après cinq mois d’attente pour la formation d’un gouvernement outre-Rhin, « le travail qui nous attend est important dans un contexte européen profondément bousculé depuis le Brexit (…) et depuis l’élection italienne qui a vu monter les extrêmes », a dit le chef de l’Etat au côté de son invitée, avant un dîner de travail à l’Elysée.
Les deux dirigeants, qui veulent faire redémarrer le fameux « moteur franco-allemand », ont par ailleurs insisté sur la nécessité de trouver des solutions aux multiples défis auxquels l’Union européenne (UE) est confrontée :
• crise migratoire
• progression des formations eurosceptiques dans l’UE
• tensions diplomatiques internationales
• réformes des institutions européennes.
M. Macron a insisté sur « la responsabilité extrêmement importante » à laquelle font face Paris et Berlin, « alors même que les tensions internationales ne cessent de croître ». Les deux dirigeants ont notamment cité l’affaire de l’empoisonnement d’un agent double russe, le 4 mars au Royaume-Uni, réitérant la « solidarité des alliés » avec Londres.
Félicitant Angela Merkel pour la formation de son nouveau gouvernement, M. Macron a ajouté que « pendant de longues années », l’UE avait « attendu que le couple franco-allemand avance et propose. Nous y sommes prêts. C’est donc cette étape qui est devant vous ». Il a souhaité que soient « réarticulées » la responsabilité et la solidarité dans la zone euro et cité les politiques migratoires, de défense, commerciale et d’éducation. « Nous proposerons une feuille de route claire, ambitieuse pour cette refondation d’ici au mois de juin », a-t-il dit.
La France a fait des propositions et conduit ses réformes, a souligné Angela Merkel, expliquant que son gouvernement, désormais formé, souhaitait travailler à « un nouvel avenir » avec les autorités françaises. « Nous voulons maintenant trouver des chemins communs », a souligné la chancelière, en insistant notamment sur la politique migratoire.
« Nous serons invincibles en tant qu’Européens si nous ne nous laissons pas diviser dans nos relations géopolitiques, que ce soit au niveau du commerce ou au niveau d’une compétition équitable avec les pays en expansion », a-t-elle ajouté.
Source : Le Monde