Le numérique au service du climat… et vice versa
La ministre allemande de l’Environnement a présenté cette semaine un Agenda numérique pour la politique environnementale.
Écocide ? Ou écoresponsable ? La révolution numérique a les traits de Janus. Elle est énergivore. Mais elle offre aussi des possibilités techniques inédites pour lutter contre la dégradation de l’environnement et la crise climatique. Il importe dès lors de trouver une voie pour exploiter ses atouts et réduire ses nuisances. Pionnier sur la scène internationale, le ministère allemand de l’Environnement a dévoilé cette semaine un programme en ce sens.
L’Agenda numérique pour la politique environnementale comprend 70 mesures. Il embrasse de nombreux domaines. Cela va de l’augmentation de la durée de vie des smartphones et tablettes à la réduction du débit de certaines vidéos en streaming pour économiser de l’énergie.
Il n’est pas admissible de devoir jeter son téléphone à la poubelle à cause d’un problème de batterie ou de mise à jour, dénonce Svenja Schulze. La ministre de l’Environnement voudrait que les industriels s’engagent sur une durée de vie à l’achat. Elle entend profiter de la présidence allemande de l’Union européenne, au second semestre 2020, pour faire bouger les choses.
70 mesures
« La notion de protection de l’environnement doit être intégrée à tous les algorithmes », exhorte Mme Schulze. « Car la numérisation sans cadre serait un problème pour le climat ».
À l’heure actuelle, le numérique est responsable de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Soit autant que le transport aérien. Mais ce n’est qu’un début, alerte la ministre. Selon l’Institut de Wuppertal, qui a participé à l’élaboration de l’Agenda numérique pour la politique environnementale, son empreinte environnementale pourrait être égale à celle du trafic automobile dès 2025.
A.L.